L'âme de Mistinguett

 

"Pour aller plus vite, je pourrais dire : le music-hall c‘est moi. On ne protesterait pas tellement et ça m‘éviterait de réciter mon Histoire de France. Mais ça ne serait pas absolument exact.

Mes jambes ont fait couler plus d‘encre que l‘affaire Landru, les ballets nègres et la traversée de la Manche à la nage réunis.

« Pour être heureux chantez » C‘est une méthode Coué comme une autre. Le comble, c‘est qu‘elle était enseignée par moi, moi une chanteuse dont les vocalises auraient réveillé un escadron de mourants.

Moi, le partenaire idéal, le dieu, je ne l‘ai pas encore rencontré. Je l‘attends et de pied ferme. Et pourtant j‘en ai essayé des partenaires […]. D‘ailleurs quand ils ne comprenaient pas, je leur collais des marrons.

La personnalité c‘est le lot de la vedette. Il faut en avoir de gré ou de force. Avec moi il n‘y a pas eu besoin d‘utiliser la force. Mes partenaires comme mes professeurs s‘en sont bien aperçus.

Aujourd‘hui est comme hier, et je me moque de tout, sauf de mon métier..."

 

 

(Extraits de l‘autobiographie de Mistinguett « Toute ma vie »,Editions Julliard, 1954)