
1942... Celle qui ne s’appelle encore que Carlotta-Elena Lopez se retrouve, par un de ces concours de circonstances qui font les destins, bombardée sur la scène du Royal Albert Hall pour incarner l’Alsace au gala des FFI de Londres. C’est le déclic. La petite espagnole, née moins de dix ans plus tôt dans un faubourg de Barcelone, commencera, dès le conflit terminé, à se frayer un chemin vers la scène parisienne, objet de tous ses rêves. Les années cinquante seront sa rampe de lancement. Débarquée en France à la libération, elle investit Paris. Très vite, on la voit partout. Cinéma, Music Hall, Théâtre, réclames et mondanités, de Cannes à Deau-ville, rien ni personne ne lui résiste...
Les années 60... seront les années Charlène. Triomphant sur toutes les scènes, l’inépuisable vedette enchaîne succès après succès. Après Hello les Bulots, Quelle Veine Charlène ou Que Guapa ! à Buenos Aires (qui deviendra Cha-chacharlène à Broadway), la police doit intervenir, à Paris, pour calmer ses fans qui se battent Boulevard des Capucines dans l’espoir de la voir dans Olympienne Charlène. Charlène se rit du twist, du yéyé et autre rock’n’roll, pour imposer son style.
1976 ! Ce n’est qu’un au revoir... En 1976, Charlène, esclave de l’amour, cède aux exigences de son mari, le magnat argentin de la bretelle en hévéa synthétique Horacio Goncalvez . Elle abandonne la scène pour élever son enfant dans l’hacienda familiale. La Duval fait ses malles puis la tournée Caniculaire Charlène une fois terminés, son public reste orphelin, plongé dans le désarroi le plus noir. Dans le monde entier, son mari enverra des émissaires chargés de détruire toutes les traces de la carrière Duvalienne. Mais - heureusement pour nous - les maris ne sont pas éternels...